Fabriquer un tabouret !

Bonjour à tous,

je vous propose cette fois de partager la conception d'un petit tabouret pour enfant (ou pas), c'est à dire un tabouret bas.
En ce qui me concerne, il sera destiné au salon pour mon p'tit boudin en remplacement d'un modèle plus léger, arrivé en fin de vie, que j'avais fabriqué il y a une quinzaine d'année (tout de même) sans trop d'outils ni méthode. Et puis étant équipé d'une unique table basse sur laquelle nous prenons tous nos repas, il sera de bon aloi.

Pour ce projet je souhaite réaliser un assemblage classique avec le couple tenons/mortaises et chevilles sans utiliser de colle.

Comme à mon habitude, par stratégie (ou par "TOC"), il s'agit ici de faire au moins cher avec les matériaux disponibles sous la main : récup'; recyclage ou autre... Et pour ce chantier, je n'ai rien déboursé.

je scrute alors ce qu'il se fait dans le monde via notre toile préférée. Quelques bonnes grosses poignées de dizaine de minutes plus tard, voici les trois échantillons retenus en guise  d'inspiration.

- Le premier à 50€, manifestement en pin, somme toute un peu frêle (ça me rappelle mon modèle),

- Le deuxième à 99€, certes un peu plus robuste, on dirait un bois plus dense peut être du chêne,

- Et enfin le ponpon, ce dernier exemplaire affiché à pas de moins de 199€, sûr qu'il à l'air costaud mais faut tout de même pas pousser mémé dans les feurtaches !!!

Quoi qu'il en soit ils sont de toute façon trop chers pour mes modestes moyens. Je pars donc à la recherche de chutes pas trop moches qui pourraient faire "la rue michel".

LE PIÉTEMENT :

Je trouve un bon bout de vieux truc assez lourd dans lequel je peux facilement tailler quatre pieds et pourquoi pas le tour de l'assise s'il le faut. Allons-y c'est parti pour le débitage de ce monolithe.

Je le coupe en deux puis procède au dégauchissage, je taille des sections carré de 60x60 (enfin libre à vous d'adapter selon vos besoins) Je les coupe à la longueur voulue, pour moi elle sera de 270 car je souhaite que le tabouret fasse 300 (hauteur de l'assise)

Du coup je me rends compte que j'ai largement assez de matière pour la totalité du piétement, cool ! Je poursuis par la taille des quatre pièces supplémentaires de section 45x60 et de 240 de longs afin d'obtenir au final un carré de 300 également (2x60+(180+3+3))

Je trace en suite un tenon (16x40 et de 30 de profondeur), les autres seront exécutés à la chaine d'après ce modèle puis je réduis les parties à éliminer à la scie circulaire sur table. Dans un premier temps je délimite sur tout le tour, correspondant à l'épaulement, aux bonnes cotes et sur la longueur complète du tenon puis je rogne jusqu'au bout en autant de passes qu'il est nécessaire. J'irais bien plus vite avec une lame à rainurer, mais je n'en possède pas !

Voici le tenon une fois terminé.

Au sommet des pieds, au centre de la future mortaise et à 12mm du bord, je perce les trous des chevilles suffisamment profonds (longs) avant de creuser les mortaises de sorte que les chevilles se logent dans le pied au delà du tenon, c'était un test car en principe je les perce après mais je me suis redu compte que cela évitait quelques manip', notamment de glisser une cale dans la mortaise afin d'éviter au bois qu'il n'éclate.

Passons à la mortaise, sa dimension dépend, vous l'aurez compris du tenon. Je la trace au centre de la largeur du pied et à 1cm de l'extrémité.

Elle s'effectue selon votre équipement, soit à la défonceuse ou à la mortaiseuse. Pour ma part comme il s'agissait de larges mortaises de Ø16, donc réalisées à la mortaiseuse (mandrin monté sur l'axe de la dégau) Rien de particulier si ce n'est de veiller à bien caler la pièce pour éviter tout tremblement.

Voici ce que j'obtiens une fois les mortaises réalisées. On voit le trou qui continue dans l'autre partie du pied.
Vous l'aurez remarqué, nous avons des tenons rectangulaires et des mortaises arrondies, à vous de choisir soit d'équarrir les mortaises ou arrondir les tenons. J'ai choisi la seconde option (ça dépend des jours)

D'abord casser les angles des tenons au ciseau à bois puis arrondir doucement à la rappe et enfin à la lime. N'oubliez pas de tester au fur à mesure afin d'obtenir un emboîtement impeccable.

Je trace les trous de chevilles sur les tenons un par un. Pensez à décaler d'à peine 1mm vers le centre de la pièce de bois au moment du perçage de façon que l'insertion de la cheville verrouille correctement l'assemblage, d'autant que dans mon cas je n'utilise pas de colle.

Puis je perce les tenons Ø10. J'en profite pour "biseauter" à 45° l'extrémité des tenons pour ne pas qu'ils se touchent empêchant ainsi l'assemblage des pièces.

J'assemble de nouveau le piétement à blanc et confectionne 8 chevilles de 50 de long Ø10 dans une baguette de tourillon, chanfreinées aux extrémités.

LE PLATEAU (ASSISE):

J'aurais aimé assembler des morceaux de planches de chêne de 30 d'épaisseur, mais pas de chance je n'ai rien trouvé qui fasse l'affaire. Je me suis consolé avec une chute de plan de travail pour salle de bain de 30 d'épais lui même constitué de planchettes collées. J'ai besoin de 310x310, les dimensions conviennent parfaitement ! J'ai seulement rogné 5mm sur un bord et effectué un petit chanfrein tout le tour sur les deux faces, le pied... Enfin du plateau je voulais dire. :p

Concernant la fixation de celui-ci je ne voulais pas avoir recours aux vis (bien que j'en ai utilisé 2) j'ai donc opté pour des taquets qui seront introduits dans des mortaises dans les cotés du piétement et fixés avec seulement 2 vis au plateau.

LES TAQUETS :

Il s'agit de deux petites pièces en forme de "L" taillées dans du hêtre, percées Ø5 avec un lamage Ø8 qui serviront de loquets. Pour les mortaises, elles sont creusées à la défonceuse (2 passages mèche de Ø8) au centre des deux pièces opposées du piétement et excentrées dans la largeur, histoire d'avoir un peu de matière à prendre en "étau".

Voici le kit prêt à être monté. Il ne me reste plus qu'à tout poncer puis assembler.

Et voici mon nouveau tabouret centenaire ! Coût de l'opération 0€.

En effet, pour la petite histoire le bois du piétement de ce tabouret et composé d'un morceau de chêne vieux d'une centaine d'année. Il s'agit d'une partie de solive de mon plafond de salon que j'avais découpé pour la fabrication de la trémie permettant le passage de l'escalier pour l'accès au premier. Bref, c'est pour dire qu'il est bien sec le bougre...

Voilà en espérant que ce billet vous sera utile, merci d'avoir parcouru ce "pas à pas" et merci encore à vous qui m'envoyez vos photos de partage de vos réalisations ainsi que vos messages d'encouragements.

Bye,

BSDB.

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MATÉRIEL POUR CE TABOURET :

- 4 pieds 60x60x270
- 4 cotés 45x60x240
- 2 taquets 20x30x40
- 1 plateau 310x310x30
- 2 vis TF Ø4x30
- 8 tourillons Ø10

OUTILLAGE :

- 1 scie circulaire sur table,
- 1 perceuse sur colonne + forets Ø5, Ø8 et Ø10,
- 1 mortaiseuse (ou défonceuse) + fraise de ø8 et Ø16
- 1 rabot électrique
- 1 scie égoïne,
- 1 ponceuse,
- 1 tournevis,
- 1 marteau,
- Mètre, équerre, crayon !